Promesse ? NON merci !

promesseDepuis aussi longtemps que je m’en souvienne, je les hais… Je les hais tellement que je n’ai jamais fait la moindre promesse à ma fille ou à qui que ce soit. Du moins pas depuis au moins mille ans…

Qui me connait un peu sait que je ne veux même pas entendre ce mot prononcé. Il ne m’évoque que blasphème, déception, dérision, impuissance.

Comment peut-on se croire assez en contrôle de l’environnement, de la santé, des sentiments, des autres…..  pour faire des promesses. Non mais quelle présomption et prétention ? Agrgggggggrrrrrrg Juste d’en parler je m’énerve moi-même….

On peut les qualifier d’ivrogne ou de politicien, d’amoureux transit ou de parent bien attentionné, elles demeurent des petites chipies qui, plus souvent qu’autrement, ne nous permettent pas de les respecter. Je ne supporte pas qu’on me promette quoi que ce soit et je serai encore plus malheureuse de rompre une promesse faite… Alors vous l’ai-je dit ? Je HAIS les promesses…

Mais parlons d’engagement, de respect, de gestes concrets et là, je suis votre homme… Heu votre femme. Comment on dit : Ah oui….. » Que les bottines suivent les babines…. »

C’est bien beau de théoriser sur le coin d’un bureau ou sur un oreiller…. Qu’elles sont belles ces paroles échangées. Mais au delà-des mots, les gestes doivent suivre… Et dans ce monde qui va si vite et prend tant de raccourcis, trop souvent les gestes n’ont pas le temps de se poser qu’on évoque déjà d’autres……pro…………. engagements.

Il faut avoir une sacré dose d’adaptation pour survire dans ce monde surmédiatisé ou le paraitre et l’instantané sont rois et les voies d’évitement si nombreuses…

Mais comme le disait Édouard Balladur : « Je ne fais pas de promesses, mais je les tiens! »

Ces petits moments… croqués dans le temps…

etvoguevogueJ’ai eu le goût de parler de lui. Ce petit ange qui restera le symbole visuel, figé dans le temps, jeune à jamais, de ce monde tordu et violent. Puis je me suis dit qu’il n’y avait pas de mot…. La plus belle phrase entendue cette semaine : « …La goutte qui a fait déborder la mer… »

Alors j’ai eu le goût de parler du boulot, de la famille, de cet été qui ne veut pas mourir… J’ai eu le goût de parler de toi, d’elle et même de lui. Et oui, et même de lui…

D’une rentrée remplie de projets.  De tous ces petits pas qui avancent vers un monde… Meilleur ? De tous ces gens qui se bousculent à la recherche de… en quête de… en projection de…

De scénarios pour le futur? bien ficelés, enrubannés, remplis de couleurs… Remplis de douceur….

Mais ce petit homme au sommeil de plomb m’a rappelé l’importance du moment qui passe. Comme ce nénuphar croqué hier au hasard d’une ballade entre amis. Un petit moment, figé dans le temps… Quand la nature nous oblige au recueillement !

Et ce matin je n’ai rien à dire… j’ai juste le goût d’embrasser  la vie, un souffle à la fois… un regard… un sourire… un soupir…

Entre fougue et mélancolie…..

rentrée

Habillée de trois pommes déjà je sentais ce tiraillement intérieur, quelque part entre fougue et terreur…

Une fenêtre de liberté doucement se referme pour faire place à la folie de septembre, les défis palpitants, chaque jour réinventés; auxquels se tisseront les écueils de routine, conflits d’horaire, lunchs en grisailles, peines et obstacles, passions et défis….

Comme une super équipe chacune à sa manière, chacune dans son repère, nous relèverons les manches de nos doutes en batailles; et entamerons la première marche de ce grand escalier.

Un tout petit geste à la fois afin de réinventer cette fresque mouvante qui laissera sa trace sur le chemin de nos vies….

Entre fougue et mélancolie…

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Quand tu me blesses, Septembre; je redeviens poussière
Quand tu m’agresses, Septembre; déchirée je me guerre
contre tout; isolée et je me terre à terre
De quotidienneté…..

Je somme nulle; somnambule
enfargée dans les pages, d’une vie qui m’échappe.
J’ai perdu le signet!

Carrefour d’identité
Au seuil de l’écarlate
Évitant le démon qui me pousse à me taire.

Septembre, quand tu m’ivresses, j’abandonne le grégaire
Je dépose à tes pieds
Le courage de me battre.

Puis d’un geste anodin
à l’orée de nulle part
Percutant le hasard
une caresse de TA main

Mon ange, quand je te berce, je redeviens lumière
Tout mon saoul se libère;
De cet amour sans fond
Qui parfois me lacère
De cet amour sans nom
Celui d’un cœur de mère.
Mon ange quand je te berce, je redeviens lumière.

Oh toi… Ce temps qui passe….

tempsquipasseTu rigoles dans ton coin… Tu nous vois tous courir après toi, comme si tu étais un but, un objectif… Plus on court et plus tu fuis…

Comme une belle fille restée chaste devant la meute en rut de ces humains en manque de…. Temps ? Mais ce n’est pas tant toi, temps, qui nous manque, c’est la caresse qu’on n’oublie de te faire au passage…

Alors on s’invente des temps d’arrêt, au lieu de simplement te prendre par la main et donc; de prendre le temps, de prendre SON temps…

Le plus insidieux de tous ces temps inventés de toutes pièces afin sans doute, de nous déculpabiliser, est le temps de qualité.

Ah il me fait bien rire celui-là. Toi aussi  tu dois bien sourire en coin lorsque tu nous vois ainsi faire des pieds et des mains pour te dompter, te rendre beau, profond, différent…. de qualité…. alors que tu sais très bien du haut de ta rondeur, qu’on aura beau te presser, te brasser, te planifier, parfois te maudire ou encore te désirer, tu resteras toujours ce courant qui nous accompagne et que nous avons intérêt à prendre comme allié. Car la nage à contre-courant trop longtemps, ça use….

Alors ce temps de qualité ? Une méga organisation avec les enfants afin que l’espace d’une semaine ils vivent tant d’activités folles près de leurs parents, pour emmagasiner ce temps que les parents n’auront plus le reste de l’année? Mais les enfants, ils ont compris eux qu’on ne te dompte pas. On ne peut que t’apprivoiser, apprendre à vivre avec toi.  Et ces sourires, ces caresses, ces peines, cette vie partagée… Ils la veulent toute l’année… Il n’y a pas de petits et de grands moments, il n’y a que toi… le temps…

Ces parenthèses entre amoureux, que tu nous offres parfois en grand Seigneur sont aussi précieuses qu’un souffle de Licorne dans une forêt enchantée, mais elles ne durent qu’un moment de toi…. le Temps… Mon temps…..

Alors dès aujourd’hui je redeviens cette enfant qui tente de te cueillir une seconde à la fois… J’ai le cœur bien ouvert alors apprends-moi à danser ce tango avec toi…

« C’est le jouir non le posséder qui nous rend heureux…  » de Montaigne.

Une magnifique étoile….

bebeSouvent je pense à toi petit homme. Ton bref passage dans ma vie m’a changée à tout jamais.

C’était ma première journée de travail dans cette maison d’hébergement pour femmes et enfants victimes de violence conjugale. Je me demandais un peu ce que j’allais y faire et me cherchais des repères…

Puis à peine arrivée, ta maman est entrée dans mon minuscule bureau, avec un paquet dans ses bras, toi, deux autres plus grands qui s’amusaient en bas et un 4eme en route arrondissait son ventre.

Bien que n’ayant pas été engagée comme intervenante, j’ai su dès ce moment, que mon passage dans cette maison serait parsemé de ce type de visites, parfois des mamans, parfois des enfants, mais toujours ces regards d’émeraudes, blessés par le temps, à la recherche d’étoiles…

Je revois les yeux clairs de ta mère, dont le bleu semblait si pur car constamment baigné dans une eau sans fin, comme si une source de larmes intarissable y avait élue domicile. Elle me mis son petit paquet dans les bras, en l’occurence toi; et me raconta son histoire, TON histoire.

Je me souviens de m’être servie de ta chaleur, de cette force qui émanait de ton petit corps si jeune, afin de réussir à encaisser le flot d’horreur que j’ai entendu ce jour là et dont, malheureusement, tu étais l’un des personnages principaux.

Je ne t’ai jamais oublié, petit homme, ce jour là, je suis rentrée à la maison avec le poids du monde sur les épaules. Mais ce n’est pas à toi que je vais apprendre que c’est lourd, le poids du monde, car tu le sais déjà. Je suis donc rentrée en me demandant comment j’allais faire pour retourner le lendemain dans ce minuscule bureau, qui avait une petite fenêtre bardée de barreaux et qui, je le savais déjà, me changerait pour toujours… J’y ai passé cinq magnifiques années…

Ce soir là, je pris ma petite fille dans mes bras et je la serrais plus qu’à l’habitude. Et depuis, il ne s’est pas passé une seule journée sans que je lui dise que je l’aime. Car c’est à coups de je t’aime que les enfants devraient entrer dans la vie, pas à coup de blessures si profondes que parfois…

Mais au fil des semaines et des mois, petit homme, j’ai vu ta maman tranquillement se transformer et un matin, il y eut même un sourire…

Je pense souvent à toi, tu dois bien avoir 10 ou 11 ans maintenant et quand le poids du monde me courbe à nouveau l’échine, alors je repense à ce petit paquet, dans mes bras et je me dis que même de la plus triste des tempêtes peut jaillir une magnifique étoile…

Toi si grande…

merTel un reflet de l’inaccessible que tu es, tu engouffres en ton sein peines et joies, au gré de ton humeur. Ces milles messages embouteillés qui ne trouveront lecteur que si ton cœur de marée le permet…

Et tu me donnes le goût d’y peindre ces quelques mots…

Comme une ombre de bleue épanouie… par delà la mer de l’oubli…  Il s’en fut… Il s’enfuit…

Sans but si ce n’est que le rêve futile de la note sans accord, de la fuite engendrée.

 J’ai vécu ce moment à deux pas de l’année…  Si frêle que la houle à peine perceptible près du canot sans vie… S’emmêle à l’infinie…

 J’ai vécu ce moment à deux pas de l’été….  Apoplexie lui cria l’invité… 
Si vite parti…. Si vite arrivé…
Comme si l’ile aux oiseaux decimée de leurs cris,
Ne pouvait qu’explorer un chuchotement sans vie…
Il est MORT c’est l’oubli. Il est mort…. Et je vis.
 
Du sable imperceptible qui bloquait l’engrenage; jaillit l’ère du demain.
L’attente s’éteint;  l’amour en poing. BANG!

Et de cette marée descendante qui se refuse au ressac nait l’immensité de tous les possibles à venir…

Une toute petite seconde…

trainÀ ceux qui restent….

Ce matin dans le journal, ces mots qui arrachent, le temps d’un frisson, mon cœur de mère.

Une seconde de vie, durant laquelle j’ai pu sentir ce gouffre, ce vide, cette horrible blessure qui avale la vie de ceux qui ont mis au monde ces jeunes partis si tôt…. Si ….

Cette toute petite seconde d’une lecture douloureuse je vous l’offre car je n’ai rien d’autre à vous offrir. Que peut-on dire ? Que peut-on faire ? On appelle ca un fait divers…. Ouf… Un fait divers….

Regarder par la fenêtre le temps qui passe et qui, dans votre regard, a perdu dès ce jour toutes ses couleurs… Toutes ses odeurs…. Je ne peux qu’imaginer ces nuances de gris qui colorent vos matins… assaisonnent vos chagrins…

Je n’ose effleurer la rage qui doit bouillir si fort…..à en éclater le cœur…

Impuissante.  Impuissante à votre douleur…. Certains drames nous touchent plus que d’autres parce qu’ils pourraient être nôtres… Sans vous connaitre je vous aime, d’un amour immense et profond… D’un amour de mère…

Et si je pouvais, l’espace d’une toute petite seconde, vous enlever ce fardeau…

Ode à la pépine…

pepineTe voici, délicate comme un troupeau de dinosaures, à l’entrée de mon petit cocon douillet.

On peut dire que quand tu débarques, tu brasses de l’air. De plus, tu ne viens pas seule. Ta copine génératrice, installée devant ma fenêtre, a la gentillesse de s’assurer que je ne puisse dormir qu’un peu et donc surtout pas manquer le travail…

Mais tu sais, jolie pépine, toi qui attire les regards de tes déhanchements subtils virils je ne t’en veux pas. Tu fais ton travail, comme moi le mien, sous les pressions délicates de ton dompteur qui te manie avec l’agilité de l’acrobate.

Tu sais, je n’ai plus d’eau. Le tuyau a été brisé, puis ce fût le tour de celui des égouts. J’ai connu le bonheur d’avoir une montagne de …. « merde »…. devant ma fenêtre. Mais en fait j’ai de nouveau de l’eau. Je suis branchée chez le deuxième voisin pour quelques semaines. Pourquoi tout ce temps pour remplacer un morceau? En fait je l’ignore… Et tu sais dame pépine, le problème il est là!

Nous n’avons jamais reçu, même le moindre avis nous informant qu’il y aurait des travaux, surtout de cette ampleur. Pour avoir quelque info, il faut questionner les travailleurs, qui eux, font ce qu’ils peuvent mais n’ont pas toutes les réponses et surtout, ont d’autres choses à faire que placoter avec le citoyen…

Déformation professionnelle sans doute, je travaille en communication, mais je trouve inacceptable qu’une ville de la taille de Trois-Rivières puisse procéder de la sorte. N’y a -t-il personne responsable de « parler avec le monde », de préparer le terrain, d’accompagner les citoyens? Est-ce normal d’être obligée de poser des questions à son conseiller municipal via Facebook pour avoir certaines réponses? D’ailleurs je le remercie. Pointe-du-Lac a un excellent conseiller municipal, toujours à l’écoute et préoccupé du citoyen. Mais c’est quand même une drôle de procédure…

Alors dame pépine, puisque personne ne me tient au courant, je te pose la question. Je n’ai plus du tout de stationnement puisqu’il y a un trou béant à sa place, mon terrain s’est quelque peu affaissé, je suis branchée chez le deuxième voisin… Bref, quand tu seras partie loin là bas, caresser d’autres paysages, est-ce que mon p’tit coin à moi sera remis en état? Ah oui…. Je bois de l’eau en bouteille maintenant, étant donné tout ce qui se brasse là-dessous….. Ne peux-tu m’en fournir un peu?

Une citoyenne compréhensive mais un peu découragée….

Tes Yeux….

oeilTant de regards croisés dans une vie. Au gré des amours qui meurent, des amis qui pleurent… Ou des collègues qui vont et viennent au hasard d’un parcours…. Au hasard d’un Carrefour…

Et puis on tourne la page. Le temps s’éprend du moment et flirte avec l’oubli.

Mais les jours qui passent et burinent le visage ou courbent la silhouette, n’ont que peu d’emprise sur le regard. Sur le fond de tes yeux, des miens, des siens.  Sur ces mots silencieux qui parfois se partagent un petit bout de larme…. Un geste anodin qui dénude un moment un petit morceau d’âme…

Et c’est souvent le cœur gros, mais surtout le cœur grand; que je caresse en moi; comme un très grand trésor… tes yeux, ses yeux… Notre regard…

Empathie ? quelle drôle de bibitte….

empathieEst-ce un sens…
Une qualité? Un état d’esprit ? Est-ce un cœur qui bat au rythme de l’écoute des autres cœurs…

Est-ce un plus? un défaut… Un incontournable….

Comment peut-on parfois avoir de grandes valeurs au bout de la bouche et être incapable du moindre geste découlant de l’empathie à l’égard d’un enfant… d’un ami…. d’un amour…..

Et à l’autre bout de la sphère? Prendre sur ses épaules la douleur du monde… De ce monde qu’on ne connait pas… Et le faire en silence, un geste à la fois… Sans flagada… Sans projecteur…..

Empathie. Un prix à payer? Bien sûr… Il y a toujours un prix au bout de la course. Se mettre à la place de l’autre, parfois c’est grisant, euphorisant et parfois… Ben ça fait juste mal. Comme une roche dans le front ! Bang ! Le poids du monde… Il est lourd le poids du monde.

La main d’un enfant à bout d’espoir que l’on sert le temps d’un infini salut; ou simplement ressentir la peine profonde d’un collègue, d’un ami, d’un amour,  pour qui la vie s’effondre, sans jugement, simplement…… Douloureusement puisqu’il y a empathie…

Mais elle n’a que faire des beaux discours dame empathie…. Elle se nourrit de cœurs…. de gestes….. d’amour…… Fermez les yeux et écoutez, le temps d’un soupir, ce qui se passe au delà de vous… Ne sentez-vous pas ce frisson caressant l’échine, ce picotement à l’œil, cette envie de tout démolir pour sauver l’autre ou encore ce profond sentiment d’impuissance au départ de ceux qu’on aime… Ah oui… C’est elle…. l’incontournable…. l’empathie….

Et même si parfois elle alourdit mes matins, nourrit mes cheveux blancs ou me courbe le dos, pour rien au monde je voudrais la voir s’en aller loin de moi…