Qu’on lui donne un nom savant tel que ci-haut mentionné afin de redonner une valeur au bénévolat dans notre société de plus en plus individualiste, qu’on l’associe à des valeurs importantes et primordiales du vivre ensemble, et bien moi ça me plait.
Et qu’on ne me dise pas que notre belle jeunesse se fout de son prochain car je vous jure (et je ne jure jamais!) que ce n’est pas ce que je constate…
Quand j’ai vu sur le programme d’éducation internationale au secondaire que les jeunes devaient, au même titre que réussir toutes les matières au niveau enrichi, faire un certain nombre d’heures de « stage de développement de l’identité », ben j’ai eu un peu peur.
Ces valeurs (bénévolat et donner au suivant) sont très ancrées en moi et j’ai essayé de les transmettre à ma fille au fil du temps, mais j’avais quand même un gros doute sur la façon dont elle allait s’impliquer dans son milieu. Allait-elle faire son temps? « Puncher » le temps de remplir son carnet de stages et faire ses heures de bénévolat comme on exécute une sentence de travaux communautaires non négociable?
Au début de l’année, je l’ai donc encadrée et accompagnée dans ses premiers stages. Je lui en ai aussi trouvé quelques-uns. Mais 4 mois plus tard, elle est devenue une « bibitte » à bénévolat! Elle en mange, elle s’inscrit partout, embarque sur plein de comités, veut améliorer la société… Wow, cette petite poulette qui se regardait le nombril il n’y a pas si longtemps s’ouvre sur ses voisins, mais également sur le monde… Elle regarde d’elle-même les étiquettes sur les morceaux de linge qu’elle souhaite acheter afin d’éviter qu’ils aient été confectionnés à rabais par des enfants… Elle est sensible au racisme et tous les « ismes » de ce monde….
C’est ma fille? La même qui comptait encore l’année dernière le nombre de paquets cadeaux à son nom sous l’arbre afin de s’assurer qu’il y en ait autant que les autres années???
Ben moi ça me rassure drôlement. Le bénévolat n’a peut-être plus le même visage, et les jeunes vont peut-être en faire un qui ressemble davantage à ce qu’ils sont, mais nos jeunes sont loin d’être indifférents à ceux qui les entourent… Que ce soit à travers de l’aide au devoirs, des cours, de la récolte de sous pour des organismes, de s’occuper d’enfants, de faire du service, de l’emballage, etc…. Il n’y a pas de limite dans leurs actions.
Et quand je vois revenir ma fille avec un grand sourire, fatiguée parce qu’elle devra faire ses devoirs plus tard ce soir là, ben je suis fière et heureuse et je redeviens confiante dans le genre humain…
Bravo les jeunes du PEI de l’école Les Pionniers de Trois-Rivières ! Vous êtes inspirants…
Je vous laisse sur un petit texte qui circule depuis des années sur les réseaux sociaux, sur les bénévoles… J’aime beaucoup ce texte alors je vous l’offre! Bonne lecture 🙂
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Le bénévole (activus benevolus) est un mammifère bipède qu’on rencontre surtout dans les associations où il peut se réunir avec ses congénères ; les bénévoles se rassemblent à un signal mystérieux appelé « convocation ». On les rencontre aussi en petits groupes, dans divers endroits, quelque fois tard le soir, l’œil hagard, le cheveu en bataille et le teint blafard, discutant ferme sur la meilleure façon d’animer une manifestation ou de faire des recettes supplémentaires pour boucler son budget.
L’ennemi héréditaire du bénévole est le « Yaqua » (nom populaire) dont les origines n’ont pu être à ce jour déterminées. Le « Yaka » est aussi un mammifère bipède, mais il se caractérise par un cerveau très petit, qui ne lui permet de connaître que deux mots, « y’a qu’à », d’où son nom.
Le « Yaqua », bien abrité dans la cité anonyme, attend. Il attend le moment où le bénévole fera une erreur ou un oubli ; c’est alors qu’il bondit pour lancer son venin. S’il l’atteint, celui-ci peut provoquer chez son adversaire une maladie très grave, le « découragement ».
Les premiers symptômes de cette implacable maladie sont rapidement visibles : absences de plus en plus fréquentes aux réunions, intérêt croissant pour son jardin, sourire attendri devant une canne à pêche et attrait de plus en plus vif qu’exercent un bon fauteuil et la télévision sur le sujet atteint.
Les bénévoles, décimés par le découragement, risquent de disparaître. C’est pourquoi ils ont été placés sur la liste des animaux en voie de disparition. Il n’est pas impossible que, dans quelques années, on rencontre cette espèce uniquement dans les zoos où, comme tous ces malheureux animaux enfermés, ils n’arriveront plus à se reproduire.
Les « Yaquas », avec leurs petits cerveaux et leurs grandes langues, viendront leur lancer des cacahuètes pour tromper l’ennui ; ils se rappelleront avec nostalgie du passé pas si lointain où ils pouvaient traquer le bénévole sans contrainte….
… Le dernier de l’espèce s’éteindra peu après le dernier des Benevolus, en lançant un bien inutile dernier cri : yakaaaaaaaaaaaaa !
Sauvez le Benevolus Activus !!!