
Pour chacun la vie s’égraine de façon différente en cette époque-épique en cette époque-opaque.. De mon côté j’ai fait un drôle de constat. En télétravail depuis mars, privée comme tout le monde depuis peu de mes précieuses bouffes, 5 à 7 ou déjeuners d’ami.e.s, je me rends compte que la vie s’écoule au rythme de mon pilulier.
Mais rangez vos mouchoirs, je ne suis pas à plaindre…
Je fais simplement un constat sur le temps qui s’écoule, qui s’égraine sans possibilité de le saisir. Comme si la vie, la VRAIE, était sur pause… Entre le bouton « Record » et le « Play » de ma vieille chaine stéréo…. Et pourtant la Pause défile en « Fast-foward » jour… après… jour…
Mais rangez vos mouchoirs, je ne suis pas à plaindre…
J’ai la chance d’avoir une excellente santé. Mais comme un peu tout le monde, j’ai mes petits bobos. Le dimanche je remplis donc la petite boîte bleue de la semaine, le précieux pilulier. Et tout à coup, comme si le temps me jouait des tours, il est de nouveau vide, comme parfois mon coeur en cette bulle de solitude. Comme parfois mon coeur. Mon pilulier bat le temps; comme le métronome le fait si bien avec l’amie mesure…
Mais que je m’ennuie de la démesure…
Les jours s’écoulent à la vitesse grand V, entre travail, sommeil et pilulier…. Bien sûr j’y insère quelques marches et un peu de lecture mais les mots se font rares emprisonnés dans cette routine du temps… QUI ne fait que passer…
Mais rangez vos mouchoirs, je ne suis pas à plaindre…
J’ai la chance d’avoir un travail qui a du sens…. J’y mets donc tout mon coeur entre deux piluliers.
ET depuis hier le ROUGE s’est infiltré en douce dans la région voisine, comme un espion en mal d’amour au coeur de cette guerre sans nom. Mon petit poussin a dû rentrer à la maison. De nouveau la vie reprend du sens à coup de câlins, à coup de tendresse, de rires et de délires et j’en oublie ma p’tite boîte bleue…
Mais aujourd’hui je pense à toi dont le temps s’égraine seul, à coup de pilulier. Je sais ce que tu ressens, oh que oui je sais ce que tu ressens… Bien que cet écran soit froid et vide de sens parfois, je suis là, juste derrière… Tu n’es pas seul, n’hésite pas, parle-moi, je suis là, NOUS sommes là…