tempsquipasseTu rigoles dans ton coin… Tu nous vois tous courir après toi, comme si tu étais un but, un objectif… Plus on court et plus tu fuis…

Comme une belle fille restée chaste devant la meute en rut de ces humains en manque de…. Temps ? Mais ce n’est pas tant toi, temps, qui nous manque, c’est la caresse qu’on n’oublie de te faire au passage…

Alors on s’invente des temps d’arrêt, au lieu de simplement te prendre par la main et donc; de prendre le temps, de prendre SON temps…

Le plus insidieux de tous ces temps inventés de toutes pièces afin sans doute, de nous déculpabiliser, est le temps de qualité.

Ah il me fait bien rire celui-là. Toi aussi  tu dois bien sourire en coin lorsque tu nous vois ainsi faire des pieds et des mains pour te dompter, te rendre beau, profond, différent…. de qualité…. alors que tu sais très bien du haut de ta rondeur, qu’on aura beau te presser, te brasser, te planifier, parfois te maudire ou encore te désirer, tu resteras toujours ce courant qui nous accompagne et que nous avons intérêt à prendre comme allié. Car la nage à contre-courant trop longtemps, ça use….

Alors ce temps de qualité ? Une méga organisation avec les enfants afin que l’espace d’une semaine ils vivent tant d’activités folles près de leurs parents, pour emmagasiner ce temps que les parents n’auront plus le reste de l’année? Mais les enfants, ils ont compris eux qu’on ne te dompte pas. On ne peut que t’apprivoiser, apprendre à vivre avec toi.  Et ces sourires, ces caresses, ces peines, cette vie partagée… Ils la veulent toute l’année… Il n’y a pas de petits et de grands moments, il n’y a que toi… le temps…

Ces parenthèses entre amoureux, que tu nous offres parfois en grand Seigneur sont aussi précieuses qu’un souffle de Licorne dans une forêt enchantée, mais elles ne durent qu’un moment de toi…. le Temps… Mon temps…..

Alors dès aujourd’hui je redeviens cette enfant qui tente de te cueillir une seconde à la fois… J’ai le cœur bien ouvert alors apprends-moi à danser ce tango avec toi…

« C’est le jouir non le posséder qui nous rend heureux…  » de Montaigne.