Arpège des sens

cheminMagnificence de l’élégance…Et si…. Comme le geste de repli d’un guerrier à bout de souffle le repos s’imposait…

Le temps d’un souffle frais dessinant d’un arpège une symphonie des sens.

Et si; comme un bémol au sol de mousse emmitouflée je reprenais le temps. Non pas le temps d’avant mais celui qui la bat, la mesure incisive de cette vie qui passe, de cette vie qui passe.

SILENCE !

Écoute ce souffle doux annonçant le sommeil d’une nature vermeille….

Fatiguée mais oh combien jolie de ses traces de vie; témoignant des années… des baisers… Des fougues de ses étés ! Fatiguée mais oh combien jolie de ses courbes gonflées caressées par le vent au passage incessant du sillon des moissons.

ÉCOUTE !

N’entends-tu pas ce cœur redoublant de présence, pressentant cette urgence de vivre abondamment ?  Comme une pause s’impose…. Comme une pause s’impose…. Elle et moi en symbiose…L’apothéose…. Celle du moment….

Endormie sur ce sol regorgeant de couleurs déjà je te pressens. Adagio ! Comme tu es beau.

Et mes yeux se referment sur ce lit de couleurs. Déjà je pense à toi. Seras-tu à l’éveil printanier des mes cinquante années ?

 

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Dis te souviens-tu…

Dis te souviens-tu ?

Cette année de couleurs dans ta Provence jolie… Ces terres brûlées, berceau de notre premier baiser volé. Ces oliviers majestueux nous ouvrant le chemin… Cette liberté à peine découverte au rythme du vent claquant sous le roc d’une montagne rassurante.

Dis te souviens-tu ?

Le rosé  coulant à flot mais pas pour nos lèvres chastes occupées à se découvrir du haut de nos 12 ans…  Ces odeurs de crottin de chèvre, de lavande et de thym. Ces jeux de cachette sans fin dans les arbustes secs. Ce cœur qui bat , ah oui c’est le mien…. C’est le tien….

Dis te souviens-tu ?

Ce premier regard dans une cour d’école inconnue. L’étrangère. Et toi qui me demandes s’il y a des Icebergs à Montréal et si je parle Indien… Mon regard bleu qui plonge dans tes yeux noirs et dès lors je sais que tu seras mon tout premier amour…

Dis te souviens-tu ?

Embarquée comme une amazone sur ta monture mécanique. Nous dressions les sentiers et les chemins sinueux jusqu’à devenir maîtres de la garrigue, du monde et du temps…

Dis te souviens-tu ?

Ce brin de nostalgie, comme un message à la mer vole vers toi ce matin. J’ai su que tu es devenu boulanger, là-bas dans ma Provence chérie. Alors je ferme les yeux un instant et revois ces terres rouges. Rouges comme deux cœurs d’enfants aux portes de l’amour. Merci de m’avoir offert un si doux souvenir….

 

Y aura toujours une fleur….

fleur

Si la tristesse m’a fait prendre une pause de ce blogue voilà quelques mois; aujourd’hui l’indignation me réveille et je dis non… Et puis non, je CRIE NON !

NON Tu ne seras pas le plus fort. Ta peur, ta violence, ta terreur, ne dessécheront pas nos cœurs. On aura toujours des larmes pour pleurer nos semblables, qu’ils soient noirs, blancs, athées ou croyants, âgés ou enfants….

Ne mêle pas Dieu à ta folie meurtrière, que tu l’appelles Jésus, Allah ou Jéhovah, Dieu n’est pas responsable de ton cerveau brisé…. De cette maladie créée et propagée par TOI, pour assouvir ta soif de violence, de pouvoir, d’EGO démesuré qui te permet de croire que TOI, tu as la vérité absolue !!!!

Tu auras beau changer de visage pour continuer à propager ta haine, ton reflet dans le miroir demeure le même… Celui de la faiblesse. Plus souvent qu’autrement, celui de l’enfance égarée au service d’un plus grand que soi… Parce que c’est rassurant…. Parce que c’est rassurant…. Parce que c’est rassurant…..

Ta haine brise, tue, fais couler le sang de nos frères et celui de tes enfants. Mais ne vois-tu pas, du fond de ton trou, que nos larmes arrosent ce désert de colère et font pousser d’autres fleurs dans ton décor aride ? Ne vois-tu pas que la vie est la plus forte parce que l’espoir et l’amour sont immortels ? Ne sais-tu pas que lorsque nous perdons les gens que nous aimons, ils demeurent encore plus vivants dans nos cœurs, au fond de nos yeux, dans nos tripes.. Et ça nous rend plus fort…. Alors que toi, tu te dessèches un peu plus chaque jour, un mort à la fois.

NON tu ne me feras pas haïr au nom de ta folie et je refuse d’avoir peur.

Je continuerai d’arroser et faire pousser des fleurs qui se nommeront : Manu, Antoine, Mohamed, Aïsha, Karim ou Rachel….. Elles seront bleues, roses, noires, jaunes, rouges…. Elles seront belles car engraissées d’amour…. Et si quelques unes se perdent happées par ta folie contagieuse, et bien j’en ferai pousser d’autres…

Y aura toujours une fleur…

 

 

 

 

 

 

Maman se conjugue au présent !

livre 0022Depuis quelques semaines j’essaye sans succès de TE conjuguer au passé…

En retard, sans doute brumeuse d’un excès d’intensité, je viens  de comprendre que je n’ai pas à le faire…

Pour moi MAMAN ne se conjuguera qu’au présent.

Dans chacun de mes gestes, à l’orée de mes doutes….. À la fin comme au commencement; il y a toi…. Il y a eu toi…. Il y aura toi….

Dans le timbre de ma voix; il y a toi…

Dans cette absence de logique qui m’habite parfois, il y a toi…

Au fond de mon regard, cet amour de l’autre, des autres, c’est toi….

Dans ce goût du beau qui me fait garnir les plats de couleurs, d’odeurs, de fleurs, il y a toi…

Dans ce désir profond de changer un tant soi peu le monde afin de le rendre plus beau, il y a toi….

Ne plus chercher au ciel une étoile qui scintille et qui, dans cet hiver déjà gourmand, s’est alitée au firmament…. Simplement écouter ce battement dans ma poitrine qui est aussi le tien.

Apprendre à prendre ! Apprivoiser cet héritage que tu me laisses, la trace de tes pas,  tes doutes,  tes chagrins, tes bonheurs… Devenir meilleure !!! En m’habillant de toi…. Grandir…. pour une deuxième fois !

La douleur m’arrache le cœur… Mais tu es là! Alors je me permets pour un moment, pour un moment seulement…. de lâcher prise et te confier cette peine….

Car MAMAN ne se conjugue qu’au PRÉSENT…

 

 

 

 

 

Je m’appelle Abigail…

chainesJe m’appelle Abigail…

Tu as si longtemps ignoré mon nom, comme celui de mes sœurs d’infortune… Shannon, Shelly, Marlene, Elaine, Émily, Amanda….

Écoute. Tu entends cette douceur lorsque tu prononces ces prénoms…. Tu entends les murmures du passé.. Les esquisses de rires qui n’ont jamais vu le jour ? Je suis née avec des chaines au cœur comme d’autres les portent à leur pieds. Je suis née d’un destin orphelin… Je suis née INVISIBLE…

A B I G A I L … C’est mon nom.

Du moins ce qui reste de moi sur un présentoir de police, comme un graffiti hors temps qu’on oublie de regarder. Suis-je morte ou disparue ? violée? assassinée ? Ou tout simplement n’ai-je jamais existée…

Aujourd’hui enfin tu parles de moi. D’enquête. De lumière. De reconnaître cette violence qui implose à même les veines d’un peuple qu’on a rendu malade et qu’on a oublié. Aujourd’hui tu parles de moi. mais demain;  MAIS DEMAIN ???

A B I G A I L … C’est mon nom.

Québec, Ottawa, Amnistie internationale, je sens tous ces yeux braqués sur moi !
Et c’est bon de sentir enfin que je suis unique, que j’existe, que je ne suis pas qu’une vague rumeur qui ne te concerne pas; qui ne te ressemble pas.

Mais rappelle-toi, j’ai baptisé ton univers, je suis toi; TU ES MOI !

­Ottawa (adawe), ça veut dire commercer.
Québec (Kebek) c’est un passage qui se rétrécit…
Winnipeg (Winnipi) pour de l’eau sombre ou sale
Ontario (Oniitariio) : Lac magnifique
Chicoutimi (shkoutimeou) : la fin des eaux profondes

A B I G A I L … A B I G A I L… A B I G A I L….. C’est mon nom.
On dit de ces prénommées qu’elles sont plutôt coquettes et féminines, enjouées et sociables. Mais je ne sais pas, je n’existe pas.
A B I G A I L … C’est mon nom…

Fais-le tien. Imprime-le sur ton cœur et répète-le comme un mantra. Parle à tes enfants, parle leur de moi. Raconte mon histoire.

Je m’appelle  A B I G A I L….

L’azur du possible…

possibleMais où est-il cet azur du possible ?

Est-ce cet appel à voir que l’on appelle vieillir ?

Pourquoi cette  impression de n’avoir que peu, voire plus de contrôle à changer de toutes petites choses… À ouvrir sur ce monde des petites fenêtres d’un bleu azur… Autour de moi tant de portes et si peu de fenêtres…

À 16 ans nous étions des milles et des cents à croire au possible. Main dans la main, certes très naïvement, mais avec l’espoir du condamné, nous pensions avoir en nos poches la clef de tous les possibles. Celle de l’équité, de la justice, d’un monde meilleur, de la beauté, de la nature, de l’immortalité….

Et voilà qu’autour de moi je cherche l’azur ?

Dites-moi que ce n’est qu’une question de perception. Dites-moi que je vieillis, que mon azur tourne au gris, mais que l’espoir est toujours là porté par d’autres voix ? Dites-moi que c’est un blues automnale et que le bleu du printemps reviendra par chez moi… Dites-moi que l’humain n’est pas cet être recroquevillé sur lui-même  qui ne se bat que pour ses propres droits ?

Dites-moi qu’au delà de la petite politique il y a encore de vrais vecteurs de changements ? Que des « die-in » à bout de souffle peuvent faire naître une source…. ?

Et puis en face de moi il y a toi. Du haut de tes 14 ans tu me remets en mouvement. Oui tu as le goût de changer le monde. Pleine de sens et de confiance, tu réfléchis, tu questionnes , tu réinventes…

Alors je reprends ma palette en courant. Des nuances de gris. J’y mets un peu de vert et beaucoup de soleil. Un peu de rouge ? Et te voilà qui me lance un pot complet de rose. Pas celui délavé d’un bonbon trop sucé, le vrai, le pur, celui qu’on ne peut regarder trop longtemps si fort est son intensité… Celui-là même pas encore dilué…..

Et je retrouve mon azur… l’espace d’un moment…

Des fenêtres poussent sur les portes, il ne me manque qu’une clef !

Un sac de bonbons avec ça ?…. oulalalalalalala

masqueOulalalalala me dis-je en lisant certains médias ce matin… Oulalalalala parce que je suis polie…

Mais où s’en va la démocratie ?

Qu’on vote avec une burqa, un sac de patates ou un masque de clown sur la tête, loin de trouver ça drôle, moi ça me fait peur.

J’ai peur à ma démocratie. Beaucoup de pays dans le monde prennent les élections tellement au sérieux, qu’il faut même une carte d’électeur pour voter. Ici on a tellement peur de brimer quelque droit individuel, qu’on en oublie le sens commun et qu’on fragilise le droit collectif.

Petite histoire vécue personnelle : J’étais scrutatrice à Montréal lors du dernier référendum. À ce moment, on n’avait même pas le droit d’exiger des électeurs une carte d’identité. Un homme est venu voter 3 fois à ma table. Je l’ai bien sur reconnu et j’ai donc essayé de l’empêcher de voter à répétition, mais je n’avais aucun recours…. Que dis-je, j’en avais un, j’ai pu exiger du monsieur qu’il jure (à ce moment c’était encore une bible je crois ou un livre de lois),  mais j’ai pu lui demander de jurer qu’il était bien monsieur X.

Alors de quoi je me plains ? Il a bien voté 3 fois, sous 3 noms, mais il a juré que c’était bien lui alors y a pas de problème.

Je respecte profondément les différences, les cultures, les libertés individuelles, mais pas au détriment de la justice collective et de l’équité ! Oh je ne me ferai pas que des amis avec des propos pareils, ce n’est pas très de …  circonstances….

Mais il y a un temps pour tout ! Comment apprendre à nos enfants la valeur  d’une implication citoyenne, le sérieux d’un système démocratique parfois fragile et l’importance  de respecter les droits fondamentaux dont celui d’avoir une élection juste et représentative quand on voit la farce magistrale qui entoure le geste de voter ?

Voilà c’est dit !

Gardons les masques pour l’Halloween et faisons en sorte de ne pas élire de clowns au Parlement ! Nous avons ce pouvoir alors exerçons-le !

Comme une ombre…..

moi^petiteEt tu me colles à la peau…

Comme une ombre…. Parfois claire de bonheur, parfois comme un vautour…

Depuis toujours et sans détour…

C’est une valse sans cadence…  je t’appelle à bout de souffle, je m’allonge en tes bras… Et tu me berces de paix mais pas toujours de joie…

Je te fuis; tu m’attrapes. Instant figé dans le temps et sourire triomphant du guerrier qui me souffle…. TU VOIS ? comme une ombre, toi et moi…

Un relais sans témoin !

Comme cette sœur inconnue. Confidente accablante….. Amie, amour, abri… Miroir d’incertitude attirant le mouvement ou simplement arrêt dans le temps. Je m’enfuis ? Je m’ennuie….

Je t’aime et te déteste car tu bouffes les désirs mais jamais les regrets.

Et quand je me sens si seule tant la foule est présente,
Et quand me je sens si petite tant les défis sont grands;

Alors ce sont toujours tes bras qui s’ouvrent devant moi…. Et d’un cri étouffé, d’un murmure saturé, je te suis comme une ombre…..Tant je suis fatiguée…..
Ma solitude….

10 commandements du candidat

À toi qui attends mon vote et qui aujourd’hui m’aimes comme jamais… Et surtout après le débat, était-ce un débat? de jeudi dernier…. J’ai le goût de te dire….

  1. Ne me fais pas de promesses que tu ne saurais tenir…
  2. Sois à l’écoute de tes électeurs afin de leur proposer de vraies solutions aux problématiques qu’ils vivent;
  3. Rappelle toi que tu es au service du citoyen et que ce n’est pas lui qui est au service de ta carrière;
  4. Ne bifurque pas de sujet quand je te pose une question;
  5. Si tu n’as pas la réponse, ne me répond pas n’importe quelle absurdité dictée par une ligne de parti, ou un stratège en communication, dis-moi simplement  que tu ne sais pas mais que tu vas faire les démarches nécessaires pour trouver l’information et me répondre adéquatement;
  6. Ne frappe pas sur l’autre candidat afin de te faire-valoir, mais dis-moi plutôt ce que TU as à m’offrir;
  7. Fais preuve d’humilité;
  8. Ne prends  pas de raccourcis intellectuels afin de mettre de l’avant des phrases punchs et sans fond, mais élabore sur le sujet;
  9. Travaille toujours afin que l’égalité, l’équité et la justice sociale soient au centre de tes préoccupations;
  10. Permets toi des erreurs de bonne foi plutôt que des mensonges de circonstances….

Maintenant que c’est dit, qui que tu sois, sache que j’ai de l’admiration pour toi et ton engagement. Je crois encore que la majorité des gens qui s’impliquent en politique le font pour les bonnes raisons, mais je suis à un poil d’être totalement désabusée alors…  Ne me déçois pas….

Le 19 octobre, JE VOTE !

vote

Paul….

paulJe l’appellerai Paul, mais j’ignore son prénom. Durant ces longues minutes en sa présence, il n’a jamais été question de lui, si ce n’est que pour me dire qu’il n’était pas un bénéficiaire de l’organisme  mais un bénévole… Un fier bénévole…

C’était hier. Sous un soleil arrache-cœur de chaleur et d’intensité, parmi tous ces visages burinés de sourires, il y a Paul.

Je m’approche de lui ou il s’approche de moi? Je ne sais plus… Peut-être que l’appareil photo qui pend dans mon cou lui donne l’impression que je suis journaliste et que je parlerai, non de lui, mais de ceux qu’il représente, de tous ceux qui ont besoin d’une voix et qui parfois ne peuvent se la donner eux-même; alors Paul s’élance.

Comme un acrobate et sans filet, parfois maladroit, il cherche ses mots. Il ne veut rien oublier, veut tout me dire, et c’est un flot de paroles qui de temps à autre se bloque avant de sortir; tellement les mots veulent tous se dire à la fois et créent un embouteillage au carrefour de sa bouche.

Paul me parle avec son cœur. Il me présente quelques membres, me décrit chaque intervenant avec passion, me remet toute la documentation qu’il a sous la main et regarde partout autour de lui, comme s’il souhaitait  pouvoir m’en remettre d’autre, comme s’il voulait qu’à coup de mots, je comprenne instantanément l’importance de l’organisme dont il est si fier…

Il me décrit la solitude brisée, le pouvoir de l’amour, du partage des uns envers les autres.

Puis quand s’essouffle la passion de son histoire parce qu’il semble avoir fait le tour de son sujet, il se tourne légèrement et me montre le kiosque d’à côté.  Et le voilà qui repart….

Ce matin j’ai le goût de dire merci à tous les Paul de ce monde, qui, par des petits gestes constants et répétés font que notre monde reste beau! Non je ne suis pas journaliste Paul, mais à défaut de pouvoir en parler avec la même passion qui vous habite, j’invite grandement tous et chacune à se renseigner sur l’importance d’organismes comme l’Avenue libre ou le Gyroscope.

Merci Paul !