Mais où est-il cet azur du possible ?
Est-ce cet appel à voir que l’on appelle vieillir ?
Pourquoi cette impression de n’avoir que peu, voire plus de contrôle à changer de toutes petites choses… À ouvrir sur ce monde des petites fenêtres d’un bleu azur… Autour de moi tant de portes et si peu de fenêtres…
À 16 ans nous étions des milles et des cents à croire au possible. Main dans la main, certes très naïvement, mais avec l’espoir du condamné, nous pensions avoir en nos poches la clef de tous les possibles. Celle de l’équité, de la justice, d’un monde meilleur, de la beauté, de la nature, de l’immortalité….
Et voilà qu’autour de moi je cherche l’azur ?
Dites-moi que ce n’est qu’une question de perception. Dites-moi que je vieillis, que mon azur tourne au gris, mais que l’espoir est toujours là porté par d’autres voix ? Dites-moi que c’est un blues automnale et que le bleu du printemps reviendra par chez moi… Dites-moi que l’humain n’est pas cet être recroquevillé sur lui-même qui ne se bat que pour ses propres droits ?
Dites-moi qu’au delà de la petite politique il y a encore de vrais vecteurs de changements ? Que des « die-in » à bout de souffle peuvent faire naître une source…. ?
Et puis en face de moi il y a toi. Du haut de tes 14 ans tu me remets en mouvement. Oui tu as le goût de changer le monde. Pleine de sens et de confiance, tu réfléchis, tu questionnes , tu réinventes…
Alors je reprends ma palette en courant. Des nuances de gris. J’y mets un peu de vert et beaucoup de soleil. Un peu de rouge ? Et te voilà qui me lance un pot complet de rose. Pas celui délavé d’un bonbon trop sucé, le vrai, le pur, celui qu’on ne peut regarder trop longtemps si fort est son intensité… Celui-là même pas encore dilué…..
Et je retrouve mon azur… l’espace d’un moment…
Des fenêtres poussent sur les portes, il ne me manque qu’une clef !