Je l’appellerai Paul, mais j’ignore son prénom. Durant ces longues minutes en sa présence, il n’a jamais été question de lui, si ce n’est que pour me dire qu’il n’était pas un bénéficiaire de l’organisme mais un bénévole… Un fier bénévole…
C’était hier. Sous un soleil arrache-cœur de chaleur et d’intensité, parmi tous ces visages burinés de sourires, il y a Paul.
Je m’approche de lui ou il s’approche de moi? Je ne sais plus… Peut-être que l’appareil photo qui pend dans mon cou lui donne l’impression que je suis journaliste et que je parlerai, non de lui, mais de ceux qu’il représente, de tous ceux qui ont besoin d’une voix et qui parfois ne peuvent se la donner eux-même; alors Paul s’élance.
Comme un acrobate et sans filet, parfois maladroit, il cherche ses mots. Il ne veut rien oublier, veut tout me dire, et c’est un flot de paroles qui de temps à autre se bloque avant de sortir; tellement les mots veulent tous se dire à la fois et créent un embouteillage au carrefour de sa bouche.
Paul me parle avec son cœur. Il me présente quelques membres, me décrit chaque intervenant avec passion, me remet toute la documentation qu’il a sous la main et regarde partout autour de lui, comme s’il souhaitait pouvoir m’en remettre d’autre, comme s’il voulait qu’à coup de mots, je comprenne instantanément l’importance de l’organisme dont il est si fier…
Il me décrit la solitude brisée, le pouvoir de l’amour, du partage des uns envers les autres.
Puis quand s’essouffle la passion de son histoire parce qu’il semble avoir fait le tour de son sujet, il se tourne légèrement et me montre le kiosque d’à côté. Et le voilà qui repart….
Ce matin j’ai le goût de dire merci à tous les Paul de ce monde, qui, par des petits gestes constants et répétés font que notre monde reste beau! Non je ne suis pas journaliste Paul, mais à défaut de pouvoir en parler avec la même passion qui vous habite, j’invite grandement tous et chacune à se renseigner sur l’importance d’organismes comme l’Avenue libre ou le Gyroscope.
Merci Paul !