mainsIl y a un bout de temps que j’ai le goût de parler de ce sujet, mais sans trop savoir comment l’aborder. Pourquoi? Parce qu’il nous concerne tous. Juste autour de moi, 3 ou 4 personnes vivent ce drame oh combien lourd et grave mais en même temps si personnel et intime qu’il ne défraie pas les manchettes…

Puis ce matin, Mylène Moisan met des mots, des noms, une histoire sur laquelle on peut imaginer des visages dans sa chronique La Promesse (Presse +).

Et voilà que le goût d’en parler me reprend. Je serai bien prétentieuse de penser avoir des solutions toutes faites à cette réalité humaine dramatique, mais la certitude cependant qui m’habite c’est qu’il faut en parler, brasser des idées, sortir des petites cases…

Notre système n’est pas adapté à ces couples vieillissants qui ont besoin de soins, mais pas forcément au même niveau de leur chemin, qui n’ont tout simplement pas la même cote !

Parce que tous ne peuvent terminer leur vie paisiblement chez eux, ou encore entourés d’aidants naturels, en maison bi générationnelle… Parce que tous ne peuvent se battre et défoncer des portes pour terminer la route près de leur douce moitié. Parce que la machine ne comprend pas les nuances, il FAUT se réinventer…

À l’heure où le combat de plusieurs ont permis l’intégration de tant d’enfants différents dans des classes dites « normales » afin de faciliter le vivre ensemble et de refléter dans nos institutions une réalité de société, cette réalité qui nous rappelle et fort heureusement, qu’il y a des différences, comment peut-on au bout de la vie séparer ces couples, si vulnérables, qui ont commis comme simple faute l’odieux de ne pas avoir la même cote!

J’hésite entre la colère et les larmes… L’Indignation ? sans aucun doute. Et en même temps, loin de moi l’idée de mettre le blâme sur un système encombré et malade et encore moins sur les hommes et femmes qui se dévouent chaque jour au bien-être de nos aînés, souvent avec peu de moyens et en une dépendance à ces formulaires…. Nous sommes tous responsables… Nous devons nous indigner, protéger nos aînés, faire en sorte que la première cote à considérer sur un formulaire de CHSLD soit la cote d’amour !!!! Et adapter les soins et les services à cette cote d’amour et non l’inverse…

La vie ne s’arrête pas à des murs et des structures. Tout ne doit pas être quantifiable, parfois il faut savoir qualifier…