vagabond

Oui oui, de toi…

De ta façon de me regarder, la tête un peu penchée, l’œil discret. De ta façon de te promener, mains dans les poches, comme si l’itinéraire n’était jamais fixé.

Moi j’te dis bonjour quand j’te vois, tout le temps. Tu me rends mon salut, du moins à moitié,  l’air de te demander si vraiment le mien t’était adressé. Ben oui l’ami, c’est pour toi ce sourire qui tout naturellement se forme quand je te vois.

Tu sais, j’ai le goût de te parler, de t’écouter, de connaître ton histoire alors je m’approche un peu plus à chaque rencontre. Je m’approche tout doucement, afin de t’apprivoiser. Qu’il semble lourd ce passé qui t’a ainsi figé dans une vieillesse précoce et solitaire.

Ton histoire pourrait être la mienne et ça… Je le sais. La ligne est mince, le cœur fragile…

Oh non tu ne fais pas pitié, bien que je sois bien sûr sensible à ta souffrance, ce n’est pas du tout le mot qui me vient, ne t’en fais pas… Loin de moi l’idée de projeter la honte au dessus de toi alors s’il-te-plait, lève la tête et regarde moi, parle-moi. Un maux à la fois.

Tu n’es pas seul mon ami. Tu ne le sais pas, mais je suis là, il est là, elle est là, nous sommes près de toi.

Tous ces gens qui vont trop vite et qui détournent le regard en te voyant, ne le font que par maladresse, inconfort, gène. Ils sont coincés dans cette folie qui va trop vite, dans le manège étourdissant de la vie. Et pourtant, toi, tu le sais et tu pourrais leur parler de ce garde-fou qui parfois se casse à l’orée de cette course folle et ce, quand on s’y attend le moins. Et que oui, parfois,  il est possible de tomber.

Tu es le vagabond. Celui qui se déplace sans cesse. Celui qui marche afin de contourner le temps. Celui qui semble cajoler tant de souvenirs précieux au fond de l’œil discret, profond et mouillé qui est le tien.

Je t’appellerai Axel en attendant de connaître ton prénom. Axel c’est l’homme  « qui rêve sa vie, qui vit dans son imaginaire… »

Jamais je ne t’ai  vu tendre la main pour quelque sous ou quelque morceau de pain. Tu es là et las, tu marches seul, au gré de ton parcours, au rythme de ton chemin.

Regarde tout là-bas, il y a un banc. Si tu veux on s’assoit et le temps d’une démesure, tu me racontes ton histoire…