ImageMais parlons des « vraies affaires » et ce, dans des vrais mots sans statistiques mais qui reflètent la réalité d’une grande majorité.

Laissez-moi vous raconter un peu mon histoire… Pourquoi? Parce qu’elle ressemble à la vôtre, la tienne, la sienne…. La quarantaine avancée, femme monoparentale, je gagne un salaire correct qui doit correspondre au bas de la classe moyenne (comme je suis seule). Mais je ne me plains pas. J’ai choisi il y a déjà longtemps de remplir ma vie de plusieurs axes, le travail en est un parmi d’autres et je n’ai jamais eu l’ambition de devenir millionnaire. J’ai aussi la chance d’avoir de bonnes conditions de travail, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.

Jusque là ça va. Chaque semaine je reçois ma paye qui est amputée de quasi la moitié de ce que je gagne :

Voici où se situe l’amputation ! (en général quand on ampute c’est qu’il y a infection!)

– Impôt fédéral -Impôt provincial -RRQ -Assurance emploi -RQAP -Assurances collectives -Cotisation syndicale -Reer collectif -Club social

Bon ! Nous vivons en société, il est donc normal pour moi de contribuer aux systèmes (éducation, santé, garderies, etc…)
Je dois également souscrire à des assurances et des rentes afin de coûter le moins cher possible à la société lorsque je ne pourrai plus travailler….

Les impôts sont très élevés, tout comme les taxes, mais je suis heureuse de faire ma part pour maintenir un système de santé  public, en forme, performant et adéquat!!!!! Bon ok reprenons : public. Car  le dernier qualificatif est le seul qu’on peut lui attribuer aujourd’hui ! Et c’est là que le bât blesse.

Et attention!!!! Loin de moi ici l’idée de critiquer les médecins, infirmières ou préposés qui font un travail du tonnerre dans des conditions parfois de désuétude extrême ! l’hôpital des années 2000 ressemble plus souvent qu’autrement à un hôpital de guerre, avec des brancards un peu partout, des trous dans les murs et tellement de risques d’infection qu’il y a des machines à savon antibactérien tous les 3 pouces… Mais bon… Vous le savez comme moi…

Ca fait deux fois en deux ans que mon « médecin de famille » et oui, j’avais la chance d’en avoir un, quitte la région. Mais cette fois-ci je me retrouve vraiment orpheline. Pourquoi? Sans connaitre les dessous exacts de la situation, les deux dernières femmes médecins que j’ai eu et qui étaient d’ailleurs extraordinaires étaient toutes deux immigrantes. Je présume donc, sous toutes réserves, qu’elles ont dû faire un temps « en région » et ont pu partir ensuite vers la grande ville ou ailleurs…. Alors me voici de nouveau dans la banque des orphelins car cette fois le médecin n’est pas remplacé.

Bien qu’étant en santé, ma condition nécessite un suivi serré et je me retrouve, comme plusieurs d’entre vous, devant ce choix :

Me battre pour trouver un médecin (chaque fois différent) pour remplir les formulaires de requêtes me permettant de passer les tests nécessaires ou… me tourner vers le privé…. Oh le méchant mot… Privé…. Et non, ce n’est pas mon choix, mais le système auquel je croyais et pour lequel j’ai contribué pendant 30 ans me laisse tomber… Il faut donc au moins se poser les « vraies questions » pour parler des « vraies affaires ».

Alors je me suis renseignée. Une clinique près de chez moi est prête à m’accueillir. Pour devenir membre, je devrai débourser 500 $ par année et ce, juste pour me garantir un « membership ». Ensuite, chaque service se paye. Houlala c’est tout un trou dans le budget ça…  Il y a aussi d’autres formes de forfaits. Comme un voyage tout inclus dans le Sud.  Une amie rentière me racontait il y a quelques années sa gêne à payer 1000 $ par année à une clinique dont je tairai le nom, afin d’avoir droit à toute une panoplie de tests et un bilan de santé complet. Et je comprends sa gêne. Elle n’était pas au niveau du montant à débourser car elle a les moyens, mais bien sur la manière car ses différents tests se tenaient à l’hôpital et donc engorgeaient encore plus le système public et sa longue liste d’attente.

Est-il possible d’avoir le courage de faire un VRAI diagnostic de nos systèmes publics et d’arrêter de mettre des « band aid » sur des cassures…. Les Vraies affaires, ca passe par des Vraies solutions et pour ça, il faut se poser les Vraies questions! Nos structures sont malades, lourdes, encrassées…. Je n’apporte pas de réponses, mais j’espère vous avoir donné le goût de vous poser des questions.