8 marsPourquoi une journée internationale de la femme?

L’année dernière à pareille date, je commençais mon billet ainsi. En effet, un jeune collègue m’avait posé cette question en ajoutant « il n’y a aucune différence entre les femmes et les hommes. »

À première vue, c’est rassurant d’entendre de tels propos dans la bouche des générations qui poussent…  Mais en même temps, quand je regarde l’actualité aujourd’hui, j’ai froid dans le dos. Bien sûr, on a encore du chemin à faire au niveau de l’équité salariale, de la présence des femmes à des postes de direction, en politique, sur des Conseils d’administration, etc… Mais ce n’est pas de cet aspect que j’ai envie de parler aujourd’hui.

Ce qui me saute aux yeux depuis quelques mois c’est l’abondance de nouvelles et d’images inquiétantes sur la banalisation à outrance de l’image corporelle des filles, de  l’hypersexualisation qui revient de plus belle et de la violence sexuelle. Et pas besoin d’aller voir ailleurs pour ça, ou dans les autres cultures, nous sommes tout à fait capables de déraper ici, comme des grands; par NOUS, chez NOUS… Comme parent, on ne peut que se questionner, parfois s’indigner et surtout travailler à changer les choses, accompagner nos enfants.

Sans compter le côté pervers des médias sociaux qui rend accessible et banalise toute image… Et attention, loin de moi l’idée de bannir les médias sociaux pour les jeunes, je suis de ceux qui pensent que ces outils font partie de leur monde, sont devenus leurs moyens de communication et que nous avons le devoir de les accompagner afin de les guider dans leur relation à l’image, à l’autre, dans leur compréhension des subtilités et ce n’est pas par l’interdiction que ca passe. Mais bon, c’est un autre débat.

Sommes-nous en train de reculer???

Je pense que OUI !

Que ce soit ce viol collectif étouffé dans un milieu universitaire, ou plus simplement ces videoclips de chanteuses qui frôlent la pornographie,  ou encore, les questions que les jeunes posent maintenant aux lignes d’écoute, sur la sexualité de groupe, la violence sexuelle obligatoire, etc… comme me rapportait une amie qui travaille dans le domaine… J’ai peur… Comme femme, comme mère, comme humain…..

J’ai peur surtout de la réaction ou plutôt de l’absence de réaction au contact de ces millions d’images. Comme si faire l’amour à sa chaise en tenue légère pour accompagner sa chanson destinée à des ados et pré-ados était juste …. Normal ….. Comme si le rôle de la fille redevenait dans l’image celui de l’objet de désir et ce, à un très jeune âge… J’ai peur….Comme si il fallait confiner les sexes chacun dans un rôle prédéfini. J’ai peur de voir ma fille grandir dans ces millions d’images… La sexualité n’a rien de banal!!! Elle s’apprivoise, se développe…. doit se chérir !

Je m’inquiète de cette insensibilité que les jeunes (et moins jeunes) développent devant cette banalisation de la violence, du pouvoir sexuel sur l’autre, du rapport de force tordu… de la dérape…. de la dérape…. de la dérape….