Ce matin en arrivant au bureau, un malaise étrange s’est emparé de moi… En voyant, comme tous les jours depuis une semaine le drapeau en berne, j’ai eu une simple envie, soit celle de me mettre en boule et d’offrir larmes et prières à une population dévastée….
Puis j’ai compris mon malaise….
Tous les soirs je vois défiler ces images à répétition d’une catastrophe humaine et je deviens insensible à ce que je vois. Pourquoi? Parce qu’il y a un temps pour montrer et un temps pour se recueillir… Se mettre en berne… Prendre le temps de prendre le temps d’accuser le coup, le vivre, le hurler, le ressentir… Soigner ses blessures….
Il faut dire que je travaille dans la bâtisse de ma MRC et j’ai donc cette proximité au drapeau tous les jours…
Mais si moi, alors que je ne vis ce drame que par procuration et empathie, je ressens une telle impuissance et un si grand malaise, comment doivent se sentir les gens sur place. Il y a une certaine impudence, voire banalisation, à faire défiler ces images en boucle du malheur d’autrui…
Étant une fille de communication, loin de moi l’idée de cacher des choses… Mais ces chaines à informations continues deviennent parfois…. indécentes….. et stériles…. Montrons de la nouvelle information lorsqu’il y en a, mais de grâce, cessons de frapper le clou du cercueil….
Ce matin, j’ai envie de cesser de vivre ce tourbillon à travers l’amas d’images à répétition mais plutôt… me mettre en boule, pencher la tête… et …devenir, l’espace d’un moment… ce drapeau en berne…