Je me suis tâtée depuis l’annonce du changement de nom de Radio-Canada, est-ce que j’en parle ICI (hi! hi!) ou est-ce que je n’en parle pas… Je me suis alors posée deux questions :
1) Suis-je réfractaire au changement ?
2) Qu’est-ce que ça va changer à ma vie et à celle de mes concitoyens ?
Alors voilà. Je ne suis pas réfractaire au changement. La preuve, me revoici dans les boîtes, pour la 3ème fois en 6 ans… Je serai passée de la ville, à la banlieue, à la campagne, à la ville… Mais bon, c’est un autre sujet. Peut-être la semaine prochaine…
Qu’est-ce que ca va changer à ma vie ou la vie des autres que ce ICI qui tel un Rouge FM ou un Canal V sera écouté, ici comme ailleurs, là-bas ou encore à travers le lointain du possible de l’international du ici et maintenant?
Bref! C’est un amas de n’importe quoi….
Encore une fois, c’est un morceau de patrimoine qui s’égraine sans que quiconque ne se soit plaint de sa présence. Ce petit logo, pas très beau, mais oh combien connu à travers les générations, c’est un symbole. Le symbole d’une radio (et télé) qui se faisait autrement, qui était moins esclave d’une certain forme de pub, qui avait un mandat (tout comme Télé-Québec), d’éducation, de sensibilisation, de propagation de la bonne nouvelle; soit des émissions d’informations intelligentes, des documentaires qui n’auraient pas la chance de passer sur le privé. Une onde moins dépendante de la cote d’écoute… Un peu de NOUS.
Bien sûr, un rajeunissement dudit logo et de l’image de la station, c’était une bonne idée. Mais de cette façon? pas certaine…
Voilà que l’on engage, à coût de plusieurs centaines de milles dollars, une firme pour se pencher sur un problème d’image, qu’à ma connaissance personne n’avait soulevé, pour en arriver au très brillant raccourci : ICI!
Mais ici ca ne veut rien dire, mon ici est ton là-bas qui est son maintenant du demain de l’autre… Radio-Canada International pourrait devenir là-bas (à moins que ce ne soit déjà fait!)
ICI : C’est l’endroit d’où je vous parle. Donc ici, il n’y a que moi devant mon clavier, avec un chum à côté, un chat sur les genoux et une fille qui éternue là-bas: à l’autre bout du couloir. Voilà ce qu’est ici, du moins pour moi….
Mais au-delà du concept, ce qui me choque dans cette démarche, c’est qu’encore une fois, on a pris le raccourci. Problème probablement soulevé par une baisse de cote d’écoute, on coupe dans le nom, comme on change de coach quand un équipe bat de l’aile, sans réfléchir au préalable à la cause et se pencher sur une démarche pour changer les choses.
Nous sommes à l’ère de la communication 2.0
Au delà du message à véhiculer, il faut s’arrêter aux moyens de transports utilisés. L’offre des V, Rouge, LCN de ce monde, est bien arrimée. Et loin de moi l’idée de les abaisser, je suis moi-même, à mes heures, auditrice de ces chaines. Mais quand j’écoute la radio dans mon auto, où que je regarde le téléjournal, je m’attends à recevoir une info non filtrée par des contraintes publicitaires et je m’attends à regarder Radio-Canada. Le nom me rassure, j’ai l’impression, peut-être à tort, que c’est un gage de liberté de parole, non dirigée par des mégalopoles médiatiques qui nagent dans une convergence ou le message devient ce que je veut dire aux gens et non plus l’information.
ICI, ça ne me parle pas d’excellence, de différence, d’intégrité. Ce n’est pas non plus rassembleur, ca me parait plutôt petit.
ICI, ca me ramène à mon petit chez-moi, je me replis sur mon petit nombril… C’est mon petit ici.
Bref, je ne suis pas convaincue. Quand je vois sur twitter ou certains flux RSS le petit logo collé sur le nom de certains journalistes, même si je ne les connais pas, je prends le temps de les lire, parce qu’ils ont le sceau Radio-Canadien. Un certain gage d’excellence.
D’ici je vous salue et vous dis : À la semaine prochaine !
En bref! ICI gît Radio-Canada.