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Voilà. Un bon samedi matin pluvieux. Pluvieux comme mon humeur. Je n’ai rien à dire alors je me dis que je serai bien mieux de fermer ma g….. Mais y a quand même même des p’tit postillons qui m’irritent la gorge parce qu’ils veulent sortir… Alors permettez-moi de cracher un peu… Mais avec élégance…

Non, je ne parlerai pas de ce voyage de solidarité pour des jeunes de secondaire 5, qui est annulé parce qu’encore une fois, les hommes se parlent à coup de violence plutôt qu’autour d’un café…

Je ne parlerai pas non plus de ces images indécentes de rodéos, qui déferlent sur  nos écrans et qu’on essaye de défendre à coup de poing économique.

D’un bébé tué par sa mère alors que tant de couples n’arrivent pas à procréer ?
Des problèmes de santé mentale, trop souvent laissés sans réponse et qui peuvent mener à des situations dramatiques comme celle-la… Non, je n’en parlerai pas.

Je ne parlerai pas non plus de ces jeunes tués en  pleine fleur de l’âge dans un bête accident d’autobus ou d’un camion fou qui décide de finir sa course en fauchant toutes vies sur un trottoir, là bas tout près, dans la cité voisine…

Je ne parlerai pas  de ces annonces à répétition, des bonbons de toutes les couleurs,  alors que semble-t-il nous ne sommes pas en campagne électorale ? Mais c’est vraiment prendre les gens pour des c… que d’imaginer qu’ils ont si peu de mémoire et ne se souviennent pas du mot : austérité…

Je ne parlerai pas des enfants malades car aucun mot ne peut exprimer la tristesse et l’impuissance  qui s’y attachent.

Je ne parlerai pas non plus de tous ces commentaires atroces qu’on peut lire sur les réseaux sociaux, trop souvent asociaux, qui se pavanent de isme… racisme, sexisme, terrorisme, chauvinisme, égocentrisme…

Et que dire de la solitude qui, bien qu’elle soit mon amie la plus sincère, me pèse parfois, lorsqu’un samedi matin se fait pluvieux et qu’un café sous la couette à coup d’orteils entremêlés pourrait envahir de soleil un p’tit coup de blues…

Alors permettez-moi d’ouvrir les rideaux et à défaut de parler de me mettre à chanter… Reprendre la guitare et les mots griffonnés sur le coin d’une vieille table… De chanter la vie avec ce qu’elle a de plus beau, la caresse de l’enfant ou celle du vent, la tendresse de l’amie… Les souvenirs bien classés comme une boîte à images dans le fond de mon cœur. Et cette petite flamme qui sommeille et surveille chacun de mes pas. Cette petite flamme qui murmure à mon âme que le soleil reviendra. Parce qu’il y a de ces liens qui ne peuvent pas mourir. Que même s’ils ne sont plus, ces gens que j’aime si fort  existent encore dans le plus profond de mon corps…. Alors à coup de notes et de mots endiablés je me réconcilie avec la vie et le temps d’une chanson ;  je vous souhaite bon samedi.

guitare